PCST7/42

Adaptation des populations rurales aux changements climatiques dans le Haut-Atlas marocain:

Sensibilisation par l’éducation et par la formation participative à la bonne gestion et à la préservation des ressources en eau

Promoteur :

M. YACOUBI KHEBIZA

Organisme porteur du projet :

Centre du Développement de la Région de Tensift (CDRT)

Marrakech, Maroc

En ce début de 21ème siècle, le Maroc est confronté à des problèmes complexes en matière de développement et d’environnement. Ses ressources naturelles sont menacées tant en quantité qu’en qualité par des risques de dégradation de plus en plus sérieux. En effet, les pressions auxquelles sont confrontés les ressources et les espaces naturels dépassent largement leurs capacités de renouvellement.
Le processus de dégradation est par ailleurs accentué par le manque de coordination et de synergies des actions initiées par les acteurs nationaux et locaux en matière d’éducation et de sensibilisation à la bonne gestion des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation au Changements climatiques.
Selon le rapport national du développement durable (2002): « en dépit des efforts déployés et des progrès réalisés, les actions menées en matière d'Éducation, de Formation et de sensibilisation n'ont pas permis une conscientisation collective des forces vives de la société et une responsabilisation personnelle du citoyen vis-à-vis des atteintes subies par l'environnement".
Dans ce cadre, Le Centre du Développement de la Région de Tensift (CDRT) et suite à l’appel a projets restreint de promotion de la culture scientifique et technique (PCST) lancé par l’institut de recherches pour le développement français (IRD), a mené, en partenariat avec plusieurs acteurs nationaux et locaux un projet d’Adaptation des populations rurales aux changements climatiques dans le Haut-Atlas marocain à travers la sensibilisation par l’éducation et par la formation participative à la bonne gestion et à la préservation des ressources en eau.

 Objectifs 

Notre objectif final pour ces actions est de sensibiliser les populations de l’Atlas marocain pour enclencher un processus de prise de décision au niveau local sur les actions à mener en vue de protéger les ressources en eau et lutter contre l’impact des changements climatiques. Ce but ne serait atteint qu’à travers la sensibilisation des populations sur les causes et les conséquences du réchauffement climatique. Il s’agit pour nous d’intégrer  les problèmes des changements climatiques dans la gestion des ressources naturelles et leur considération dans tout projet de développement, dans le but d’assurer une adaptation efficace.

Population concernée

1- les collectivités rurales,
2- les associations s’activant dans le domaine de protection de l’environnement,
3- les enseignants et leurs écoliers,
4- les femmes au foyer,
5- les chefs de village,
6- les leaders de groupes de jeunes,
7- les associations des exploiteurs de l’eau et les cultivateurs

V- Partenaires du projet

1- Délégation de Ministère de L’Enseignement  du Haouz, Marrakech (MEN)
2- Institut français de Marrakech (IFM)
3- Muséum d’Histoire Naturelle de Marrakech (MHNRM)
4- Office National de l’Eau Potable (ONEP)
5- Direction régionale des Eaux et Forêt du Haut-Atlas, Marrakech (DREF/HA)
6-Laboratoire d’Hydrobiologie, Ecotoxicologie & Assainissement (LHEA, Université Cadi Ayyad, Marrakech)

Activités et actions  réalisées
Activité 1 : 10-11 mai 2009, villages du Haut Atlas, 
Formation, Education & sensibilisation des écoliers et  des femmes de foyers aux problèmes des changements climatiques dans l’Atlas de Marrakech

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Activité 2 : 13 mai 2009,  Marrakech,
Formation sur les mesures de Stabilisation des émissions du carbone : concepts &  jeux

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Activité3 : 09 juin  2009, Imlil
Journée sur la valorisation des ressources naturelles dans les vallées de l’atlas

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Activité 4 : 13 juin 2009, El Jorf
Montage et  préparation du projet dans le Haut-Atlas oriental :Rencontre avec les partenaires et Campagnes de sensibilisation des associations utilisatrices de l’eau

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Activité 5 : 16 juin 2009, Errachidia,
Atelier de Formation sur les outils d’identification des risques communautaires adaptation et moyen d’existence

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Phase 1

Phase de montage et  de préparation du projet

 

  • Action 1- Prise de contact avec les organismes impliqués dans le projet, visite des localités et établissement d’un plan commun d’action ;
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  • Action 2- Organisation d’un atelier de démarrage du projet impliquant les représentants des collectivités locales, des décideurs régionaux, les responsables de l’éducation et des associations de protection de la nature
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  • Action 3- Organisation des séances de sensibilisation des représentants des communautés, des associations de protection de la nature, et des enseignants animateurs:
  •   - aux risques de changements climatiques dans le Haut-Atlas et les actions d’adaptations nécessaires pour leur atténuation;
  •    - à la bonne gestion de ressources naturelles  et plus particulièrement celles de l’eau

 

Phase 2

Phase de Formation des cadres

Action 1 – Formation participative sur les mesures de protection et de gestion des eaux destinée, aux membres des associations locales intéressées

Action  2 Sensibilisation à la problématique des changements climatiques dans le Haut-Atlas marocain par le biais de l'éducation à l'environnement et au développement durable
 

 

Phase 3

Phase de
Sensibilisation et  de formation des écoliers

Action 1- Atelier et Formation des écoliers à la préservation des ressources en eau et de l’environnement, à travers plusieurs activités telles que :
1- Exposition de films scientifiques pour les écoliers;
2- Exposés scientifiques pour les écoliers;
3- Animation et jeux pédagogiques pour les écoliers 4- Distribution des brochures et dépliants démonstratifs, et organisation des démonstrations, pour les femmes et les associations d’exploitation des eaux
Action 2- Organisation d’un concours de sensibilisation à la protection de l’environnement sur le thème ‘protégeons nos ressources naturelles et oeuvrons ensemble pour l’atténuation de  l’impact de changements climatiques’. Des représentans des écoliers de l’Atlas ont ainsi y participer

 

Phase 4
Démonstration
et d’Action Pratique

 

 

Phase 5

Phase de  Synthèse et Rapport final

 

Action 1- Préparation d’un kit éducatif pour la sensibilisation à la bonne gestion des eaux et aux risques des changements climatiques; il sera distribué auprès des opérateurs, des clubs de l’environnement des écoles, des ONG …;
Action 2- Production d’un guide pratique sur support informatique (CD) pour la bonne gestion des ressources en eau dans l’Atlas;
Action 3 - Géocodage des points d’eau collectifs suivis dans la zone d’étude,
Action 4 - Préparation d’un plan pour la protection des ressources naturelles et de gestion de risque liés aux changements climatiques à l’échelle régionale.

La gestion et la surveillance des ressources en eau est actuellement une priorité dans les zones rurales, où l’oued, le puits, la source et le khettara constituent souvent, la seule source en eau potable dont dispose la population. Aussi en fonction de l’importance socio-économique que représentent ces points d’eau, une caractérisation et une protection de ces ressources, en faisant impliquer directement tous les acteurs locaux, parait très intéressante et utile. Dans ce but,  plusieurs centaines de personnes ont été directement contactées et formées par nous-même. Les femmes au foyer et les écoliers jouent un rôle de transmetteur important, ils ont été directement visés par les actions projetées. Ce travail a permis d’aboutir à:
    1- Une meilleure gestion des écosystèmes aquatiques en vue d’une meilleure protection du patrimoine naturelle et de sa biodiversité;
    2- Une évaluation des pollutions sur la qualité de l’eau, et une réduction de cet impact
    3- La suppression de certains ‘points noirs’ identifiés,
    4- Une amélioration de la qualité de l’eau,
    5- Une amélioration progressive de la santé de la population, en diminuant le taux des maladies transmissibles par l’eau (parasites, champignons, helminthes, bactéries ...),

Résultats obtenus

Enfin ce projet devrait permettre de contribuer à  la réduction de l’impact des changements climatiques par le renforcement des capacités d’adaptation humaines et la conservation des écosystèmes naturels, et à participer d’avantage au développement de la dimension socioculturelle de l’utilisation des ressources naturelles.

Points forts

Nous avons constaté qu’il est facile de mobiliser les élèves, les ONGS et les femmes de foyers aux problèmes des changements climatiques. Beaucoup d’entre eux n’avaient aucune information sur les problèmes des Changements climatiques et leur impact sur l’environnement et sur l’homme. Ainsi, les groupes cibles de ces formations ont été preneurs des activités.

Les ateliers organisés aussi bien dans le Haut-atlas central, près de Marrakech ou bien dans la région sud-est du Maroc, dans la réserve des oasis de biosphère du sud du Maroc, ont néanmoins été l’occasion de leur faire connaître les problèmes  des CC et leur impact sur l’environnement et les ressources naturels de la région, et cela  en relation avec les particularités de chaque région et la situation socio-économique actuelle de l’atlas marocain.

En s’appropriant- en partie - l’histoire et la culture de la région et en leur fixant des objectifs simples et accessibles, les partenaires du projet ont pris part aux activités proposées : certains plus experts en changements climatiques se sont chargés immédiatement des ateliers renforcement des capacités adaptatives des ONGs aux problèmes des CC. D’autres avec une formation d’animation, ont assuré la sensibilisation des écoliers et des femmes de foyers aux problèmes environnementaux et leur relation avec els CC. D’autres, qui ont une « âme artistique » se sont tournés vers l’élaboration d’affiches de sensibilisation, de panneaux informatifs concernant les ressources naturelles de l’Atlas et l’impact des pollutions d’origine diverses.

Chacun avec son rôle à jouer, a trouvé une place lors de ces ateliers et formations mais également au sein de la population locale, chacun - et puis tous ensemble – a été capable de contribuer à la réalisation d’un projet.
L’atelier organisé pour les écoliers dans les vallées du Haut-Atlas a été intéressant avec des petits groupe d’écoliers qui ont pris progressivement confiance en eux  jusqu’à devenir autonomes vis-à-vis de la compréhension des problèmes environnementaux locaux et, nous le souhaitons, une auto gestion efficace et durable de cet environnement. En outre, des savoirs faire ont été développés chez ces populations locales ainsi que des techniques de communication…

D’autre part, les notions de diversité naturelle, solidarité, développement durable ont été abordées et donc semées dans l’esprit des femmes de foyers, des groupes utilisateurs de l’eau …

Que faut-il faire concrètement ?

1. En premier lieu. Il faut que les ONGs et toutes les et autres institutions du Haut-atlas informent inlassablement les citoyens de la nécessité d’une action vigoureuse en faveur de la protection des eaux des systèmes oasiens. Notre discours doit être scientifiquement irréprochable et n’être ni catastrophiste ni euphorisant.

2. En second lieu, il est indispensable de « harceler » sans relâche la puissance publique pour que les moyens soient mis en adéquation avec les ambitions affichées.

3. La situation actuelle requiert le développement de programmes de sensibilisation aux problèmes des Changements climatiques et du développement durable des ressources naturelles dans au moins trois directions :
 a) La manière de transmettre le message est primordiale. Nous devons toujours garder à l’esprit, lorsque nous nous adressons au grand public ou aux médias, que le sens des mots et des concepts est différent d’un auditoire à l’autre. Un exemple : beaucoup de fermiers par exemple sont incapables de croire aux changements climatiques. D’où un énorme travail de pédagogie et d’information;
 b) Bien expliquer aux citoyens les liens entre les changements climatiques, les ressources naturelles et la santé, les liens entre notre existence et els efforts a fournir en terme d’adaptation et d’atténuation des effets des changements climatiques.
c) exposer par des moyens simples et compréhensifs les mesures de prévention pour la préservation des ressources naturelles. Des gestes élémentaires et simples peuvent parfois être efficaces dans la diminution des impacts des changements climatiques

Conclusion 
Nous pensons que ce projet a abouti à :
La compréhension par les décideurs locaux, les responsables des ONG et les écoliers du fonctionnement des écosystèmes aquatiques souterraines de la région,   
Une meilleure gestion des écosystèmes aquatiques  souterrains, en vue d’une meilleure protection de ce patrimoine naturelle et de sa biodiversité,
Une évaluation de l’impact des pollutions sur la qualité de l’eau,
La sensibilisation de la population locale à supprimer certains ‘points noirs’ identifiés,
Une amélioration de la qualité de l’eau,
Une amélioration progressive de la santé de la population, en diminuant le taux des maladies transmissibles par l’eau (parasites, champignons, helminthes, bactéries ...),
Une plus grande autogestion et une  meilleur contrôle sur place des ressources en eau.
Enfin ce projet devrait permettre de contribuer à  la conservation des écosystèmes naturels, donc de leur biodiversité et à participer d’avantage au développement de la dimension socioculturelle de l’utilisation et de l’accès aux ressources naturelles .....

 

 

 

 

 

 

 


   
 
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